L'esprit de l'escalier
Les traditions restaient, et ce chemin initiatique qui mène du dehors au dedans, du public au privé, et du plus tout à fait public au pas encore privé, était l’épine dorsale de toute habitation. C’est dans cette entrée puis dans cet escalier que vous serez jaugé, avant même d’avoir ouvert votre porte sur un appartement qui gardera les codes ancestraux de la vie égyptienne. Il est là l’esprit de l’escalier, dans tous les sens que l’expression a « tout simplement parce qu’emprunter tous les jours, plusieurs fois par jour peut-être, le chemin de la spirale que dessine tel ou tel escalier, c’est aussi inscrire physiquement dans son propre corps, la mémoire du dessein conçu pour nous par un architecte ou un décorateur un siècle auparavant. » . Il est aussi le lieu de rencontres improbables, c’est pourquoi j’ai demandé à Jean-François Galletout s’il pouvait écrire quelques mini-nouvelles pour donner vie à ces lieux que lui aussi a bien connus. Son amour de l’Égypte et la fraîcheur de son style donne, au passage d’une page, une bouffée de vérité. Toutes ces rencontres, toutes ces surprises, avec des habitants, des lumières, des cadrages, des odeurs, des couleurs, tous ces souvenirs donnent le regret de n’être pas resté plus longtemps, de ne pas être retourné dans tel ou tel endroit pour une meilleure lumière ou pour compléter une rencontre. C’est l’esprit de l’escalier, c’est tout ça !